Sujet 0 - Intégrales
Exercice 2
L’exercice est constitué de deux parties indépendantes.
Partie I
Pour tout entier n supérieur ou égal à 1, on désigne par fn la fonction définie sur [0;1] par fn(x)=xnex.
On note Cn la courbe représentative de la fonction fn dans un repère (O,i⃗,j⃗) du plan.
On désigne par (In) la suite définie pour tout entier n supérieur ou égal à 1 par :
In=∫01xnexdx
On désigne par F1 la fonction définie sur [0;1] par
F1(x)=(x−1)ex
Vérifier que F1 est une primitive de la fonction f1.
Calculer I1.
À l’aide d’une intégration par parties, établir la relation pour tout n supérieur ou égal à 1,
In+1=e−(n+1)In
Calculer I2.
On considère la fonction mystère écrite dans le langage Python :
from math import e
def mystere(n):
a = 1
L = [a]
for i in range(1,n):
a = e - (i + 1)*a
L.append(a)
return L
À l’aide des questions précédentes, expliquer ce que renvoie l’appel mystere(5).
Partie II
Sur le graphique ci-dessous, on a représenté les courbes C1,C2,C3,C10,C20 et C30.
Donner une interprétation graphique de In.
Quelle conjecture peut-on émettre sur la limite de la suite (In)?
Montrer que pour tout n supérieur ou égal à 1,
0≤In≤e∫01xndx
En déduire n→+∞limIn.
Partie I
a)
Pour vérifier que F1 est une primitive de f1, nous pouvons montrer que F1′(x)=f1(x).
Calculons la dérivée de F1(x) en la règle du produit (uv)′=u′v+uv′ :
F1′(x)=ex+(x−1)ex
F1′(x)=ex+xex−ex
F1′(x)=xex
Or, f1(x)=xex, donc F1′(x)=f1(x).
Ainsi, F1(x)=(x−1)ex est bien une primitive de f1(x)=xex.
b) Utilisons la primitive trouvée pour calculer I1 :
I1=∫01xexdx
Comme F1(x)=(x−1)ex est une primitive de xex, nous utilisons le théorème fondamental du calcul intégral :
I1=[(x−1)ex]01
Calculons cette expression aux bornes 0 et 1 :
I1=(1−1)e1−(0−1)e0
I1=(0×e)−(−1×1)
I1=0−(−1)
I1=1
Établissons la relation In+1=e−(n+1)In en utilisant l'intégration par parties.
Pour cela, considérons les fonctions définies par u(x)=xn+1 et v′(x)=ex. Alors, u′(x)=(n+1)xn et v(x)=ex.
L'intégration par parties nous donne :
∫udv=uv−∫vdu
Appliquons ceci à notre intégrale :
In+1=∫01xn+1exdx
En utilisant les fonctions choisies :
In+1=[xn+1ex]01−∫01(n+1)xnexdx
In+1=1n+1e1−0n+1e0−(n+1)∫01xnexdx
In+1=e−0−(n+1)In
In+1=e−(n+1)In
Calculons I2 en utilisant la relation trouvée :
I2=e−2I1
Nous savons que I1=1, donc :
I2=e−2×1
I2=e−2
La fonction mystere renvoie une liste comprenant les n premiers termes d'une suite dont le premier terme est égal à 1 et qui vérifie la relation de récurrence un+1=e−(n+1)un.
D'après les questions précédentes, on voit que cette suite n'est autre que la suite (In).
L'appel mystere(5) renvoie donc la liste des valeurs [I1,I2,I3,I4,I5] (le terme I1 est donné lors de l'initialisation et les 4 termes suivants sont calculés dans la boucle for).
Partie II
Toutes les fonctions fn sont positives sur l'intervalle [0;1].
Les intégrales In représentent donc l'aire (en unité d'aire) située entre la courbe Cn et l'axe des abscisses pour x compris entre 0 et 1.
Ces aires semblent tendre vers 0 lorsque n tend vers +∞.
Par conséquent, on peut conjecturer que la suite (In) converge vers 0.
Sachant que pour x dans l'intervalle [0,1], ex≤e (car la fonction exponentielle est croissante), nous avons :
xnex≤xne
En intégrant les deux membres sur [0,1] :
∫01xnexdx≤∫01xnedx
Cela donne :
In≤e∫01xndx
Puisque l'intégrale d'une fonction positive est positive, nous avons aussi :
Ainsi, nous obtenons :
0≤In≤e∫01xndx
Calculons ∫01xndx :
∫01xndx=[n+1xn+1]01=n+11
Donc :
e∫01xndx=e×n+11=n+1e
Ainsi :
0≤In≤n+1e
Lorsque n tend vers l'infini, n+1e tend vers 0.
Par le théorème des gendarmes, nous avons donc :
n→+∞limIn=0
La suite (In) converge donc vers 0.
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