Probabilités conditionnelles
I - Conditionnement
Définition
A et B étant deux événements tels que p(A)≠0, la probabilité de B sachant A est le nombre réel :
pA(B)=p(A)p(A∩B)
Remarques
On note parfois p(B/A) au lieu de pA(B).
Rappel : Le signe ∩ (intersection) correspond à "et".
De même si p(B)≠0, la probabilité de A sachant B est pB(A)=p(B)p(A∩B).
Exemple
Une urne contient 3 boules blanches et 4 boules rouges indiscernables au toucher. On tire successivement 2 boules sans remise
On note :
la probabilité pB1(B2) est la probabilité que la seconde boule soit blanche sachant que la première était blanche. Pour la calculer, on se place dans la situation où l'on se trouve après avoir obtenu une boule blanche au premier tirage. Il reste alors 6 boules dans l'urne; 2 sont blanches et 4 sont rouges.
La probabilité de tirer une boule blanche au second tirage est donc :
pB1(B2)=62=31
Cette probabilité se place sur l'arbre de la façon suivante :
On peut calculer de même pB1(B2) est la probabilité que la seconde boule soit blanche sachant que la première était rouge. Il reste alors 3 boules blanches et 3 boules rouges après le premier tirage donc :
pB1(B2)=63=21
et on peut compléter l'arbre :
Propriété
De la définition précédente, on déduit immédiatement que :
p(A∩B)=p(A)×pA(B)
Remarque
Attention à ne pas confondre :
p(A∩B) qui est la probabilité que A et B soient réalisés alors qu'on ne possède aucune indication sur la réalisation de A ou de B
pA(B) qui est la probabilité que B soit réalisé alors qu'on sait déjà que A est réalisé.
Exemple
Si l'on reprend l'exemple précédent, la probabilité de tirer 2 boules blanches est p(B1∩B2) (il faut que la première boule soit blanche et que la seconde boule soit blanche).
D'après la formule précédente :
p(B1∩B2)=p(B1)×pB1(B2)=73×31=71
II - Formule des probabilités totales
Définition
On dit que les événements A1,A2,...,An forment une partition de l'univers Ω si chaque élément de Ω appartient à un et un seul des Ai
Exemple
On lance un dé à 6 faces. On peut modéliser cette expérience par l'univers Ω={1;2;3;4;5;6}.
Les événements :
A1={1;2} (le résultat est inférieur à 3)
A2={3} (le résultat est égal à 3)
A3={4;5;6} (le résultat est supérieur à 3)
forment une partition de Ω. En effet, chacune des six éventualités 1,2,3,4,5,6 appartient à et à un seul des Ai.
Remarque
A et A forment une partition de l'univers, quel que soit l'événement A. En effet, toute éventualité appartient soit à un événement, soit à son contraire et ne peut appartenir au deux en même temps.
Théorème (Formule des probabilités totales)
Soit A1,A2,...,An une partition de l'univers Ω. Pour tout événement B :
p(B)=p(A1∩B)+p(A2∩B)+...+p(An∩B)
p(B)=p(A1)×pA1(B)+p(A2)×pA2(B)+...+p(An)×pAn(B)
Cas particulier fréquent
Comme A et A forme une partition de l'univers :
p(B)=p(A∩B)+p(A∩B)=p(A)×pA(B)+p(A)×pA(B)
Remarque
Le diagramme ci-dessous montre, sur un arbre, les chemins à prendre en compte pour calculer p(B). Ce sont les chemins qui aboutissent à B.
Exemple
Si on reprend l'exemple ci-dessus, la probabilité que la seconde boule soit blanche est :
p(B2)=p(B1∩B2)+p(B1∩B2)
p(B2)=p(B1)×pB1(B2)+p(B1)×pB1(B2)
p(B2)=73×31+74×21=71+72=73