Suites et récurrence
I - Démonstration par récurrence
Théorème
Soit une proposition qui dépend d'un entier naturel .
Si est vraie (initialisation)
Et si vraie entraîne vraie (hérédité)
alors la propriété est vraie pour tout entier
Remarques
La démonstration par récurrence s'apparente au "principe des dominos" :
L'étape d'initialisation est souvent facile à démontrer ; toutefois, faites attention à ne pas l'oublier !
Pour prouver l'hérédité, on suppose que la propriété est vraie pour un certain entier (cette supposition est appelée hypothèse de récurrence) et on démontre qu'elle est alors vraie pour l'entier . Pour cela, il est conseillé d'écrire ce que signifie (que l'on souhaite démontrer), en remplaçant par 1 dans la propriété
Exemple
Montrons que pour tout entier n strictement positif .
Initialisation
On commence à car l'énoncé précise "strictement positif".
La proposition devient :
ce qui est vrai.
Hérédité
On suppose que pour un certain entier :
(Hypothèse de récurrence)
et on va montrer qu'alors :
(on a remplacé par dans la formule que l'on souhaite prouver).
Isolons le dernier terme de notre somme
On applique maintenant notre hypothèse de récurrence à :
ce qui correspond bien à ce que nous voulions montrer.
En conclusion nous avons bien prouvé que pour pour tout entier n strictement positif :
.
II - Sens de variation - Suites majorées, minorées
Définitions (rappel)
On dit que la suite est croissante si pour tout entier naturel :
On dit que la suite est strictement croissante si pour tout entier naturel :
On dit que la suite est décroissante si pour tout entier naturel :
On dit que la suite est strictement décroissante si pour tout entier naturel :
On dit que la suite est constante si pour tout entier naturel :
Définitions
On dit que la suite est majorée par le réel si tout entier naturel : .
s'appelle alors un majorant de la suite
On dit que la suite est minorée par le réel si pour tout entier naturel : .
s'appelle un minorant de la suite
Remarque
Si la suite est majorée (ou minorée), les majorants (ou minorants) ne sont pas uniques. Bien au contraire, si est un majorant de la suite , tout réel supérieur à est aussi un majorant de la suite
Exemple
Soit la suite définie par :
On vérifie aisément que pour tout , est supérieur ou égal à donc la suite est minorée par . Par contre cette suite n'est pas majorée (on peut, par exemple, démonter par récurrence que pour tout .
III - Convergence - Limite
Définition
On dit que la suite converge vers le nombre réel (ou admet pour limite le nombre réel ) si tout intervalle ouvert contenant contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang.
On note alors
Exemple
Suite convergeant vers
Remarques
Une suite qui n'est pas convergente (c'est à dire qui n'a pas de limite ou qui a une limite infinie - voir ci-dessous) est dite divergente.
La limite, si elle existe, est unique.
Exemple
Les suites définies pour par où est un entier strictement positif, convergent vers zéro
Définition
On dit que la suite admet pour limite si tout intervalle de la forme contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang.
Exemple
Les suites définies pour par où est un entier strictement positif, divergent vers
Théorème (des gendarmes)
Si les suites et convergent vers la même limite et si pour tout entier à partir d'un certain rang, alors la suite converge vers .
Exemple
Soit la suite définie pour par .
On sait que pour tout , donc .
Or les suites et définie sur par et convergent vers zéro donc, d'après le théorème des gendarmes converge vers zéro.
Théorème
Soient deux suites et telles que pour tout , .
Si , alors
Théorème (de convergence monotone)
Une suite croissante et majorée est convergente.
Une suite décroissante et minorée est convergente.
Remarques
Ce théorème est fréquemment utilisé dans les exercices
Ce théorème permet de montrer qu'une suite est convergente mais, à lui seul, il ne permet pas de trouver la valeur de la limite
Exemple
Un cas particulier assez fréquent est celui d'une suite décroissante et positive. Puisqu'elle est positive, elle est minorée par zéro, donc d'après le théorème précédent, elle est convergente.
Théorème (limite d'une suite géométrique)
Soit .
Si la suite converge vers 0
Si la suite tend vers
Si la suite n'a pas de limite.
Remarque
Si la suite est constante (donc convergente)
Exemple
(suite géométrique de raison )
(suite géométrique de raison )